Et ce fût ainsi
que Flo partait pour l’iron man de Hawaï.
Une épreuve qu'on ne saurait résumer à une simple
rencontre de costauds, mais plutôt un rendez-vous féroce
réservé à des êtres d’une autre trempe.
La présence de Florence pouvait paraître anachronique dans
ce monde de gros bras. Mais détrompez vous, sa place était
bien ici.
Elle est venue ici pour en découdre avec des adversaires de niveau international, et aussi pour la gagne. Elle n’avait rien laissé au hasard, entraînée, affutée, sèche (comme un haricot) avec son beau vélo (nickel chrome) dans ses bagages.
Coté préparation, pour être au top, elle enchaînait des entraînements dans les conditions les plus épouvantables possibles (même sous la pluie glacée de notre belle Alsace), s’infligeant des doses hebdomadaires, de 20 et 25 heures (de quoi donner des nausées à bon nombre de prétendu gros bras). Elle avalait des kilomètres en vélo, se gavait littéralement de séances de natation (à en faire rougir les poissons), et filait droit sur le bitume sans jamais mordre la poussière…Bref elle était prête pour le jour "J", prête pour se lancer dans la bataille des 3,8 km de natation en mer, des 180 km en vélo sous le soleil et 42 km à pied dans les champs de lave, partie intégrante du triathlon ironman de Hawaii.
Coté vélo ce n'était pas une partie de plaisir. De cinglantes rafales de vents, tranchent avec la monotonie du parcours, comme si les montées n’étaient pas suffisantes. Le visage crispé ou fatigue et douleur se mêlent, Flo la teigneuse serre les dents comme jamais, jusqu’au retour dans le parc à vélo soit 6 heures et 6 minutes plus tard. C'est là qu'elle va puiser sa dernière énergie pour faire son marathon. La première moitiée tant bien que mal bouclée, voilà le comble de l’ironie, la place où tout le monde fait demi tour pour le marathon se nomme« Energy lab ». ce qui veut dire "c’est pas fini".
A cet endroit précis, des supporters sont en train de griller des brochettes. Le fumet alléchant, requinque le moral de Flo qui n’en peut plus de manger des barres énergétiques et des boissons sucrées pour tenir le coup. Elle finit l’épreuve épuisée, à bout de souffle en 3 heures 33 minutes (pour le marathon couru sans chaussettes) et un temps global de 10 heures 54 minutes.
Une fois la ligne d’arrivée
franchie, la douleur fait place à l’euphorie. Collier de fleurs,
ambiance festive et pizzas attendent les « finishers ». Alors
que le soleil est couché depuis longtemps, Flo prendra place sur les
gradins pour applaudir et ovationner ses camarades, les visages tiraillés
par la douleur, et qui arrivent au compte gouttes jusqu’à minuit.
Marchant, trottinant, vidés , en larmes parfois… On l’aura
compris cette épreuve en aura cassé plus d’un.
L’histoire de Florence (Flo pour
les intimes) est trop belle pour rester sous silence. Ainsi , le 14 octobre
2000, à Hawaii, dans le sanctuaire du triathlon , pendant que d’autres
se doraient la pilule au soleil, quelques athlètes triés sur
le volet par des courses qualificatives s'étaient retrouvés
pour participer au célèbre Ironman d’Hawaiiiiiiii.
parmi eux "Flo".